La dépendance tabagique est une maladie chronique d’origine le plus souvent pédiatrique, responsable d’une mortalité de 50 %. Il est pour le moins désolant d’observer que son traitement est dans 80 % des cas délaissés par les médecins laissant le malade se débrouiller seul. Selon les données de SP France les tentatives d’arrêts sont dans 2/3 des cas effectués par les patients, sans aide médicale. Les médecins savent généralement que le malade fume, que fumer aggrave entre autres les maladies cardiovasculaires, mais ne traitent pas. Le cholestérol, on le traite : le tabac, on se défausse sur le patient !

L’e-cigarette (vape) est le premier traitement utilisé par les fumeurs pour l’arrêt du tabac selon SPF, car c’est un outil largement disponible. Son apparition a correspondu avec une baisse de vente des patchs nicotiniques. Les fumeurs y ont 4 fois plus recours qu’au médecin. Heureusement rapidement les médecins se sont appropriés l’outil, l’ont intégré dans leur pratique médicale, les ventes de patchs sont reparties à la hausse, le nombre de fumeurs baisse, en particulier chez les plus jeunes qui utilisent le plus la vape ; la proportion de vapo-fumeurs baisse alors que celle des ex-fumeurs – ex-vapoteurs augmente.

Savoir que les émissions de la cigarette électronique sont moins toxiques de celles de la cigarette est important, mais le plus important est que la vape apporte la nicotine sans pic, sans up régulation des récepteurs nicotiniques si bien qu’après la dernière cigarette chez la grande majorité des patients les besoins de nicotine vont baisser d’un tiers par mois pour rester insignifiant à 3mois.

Les médecins doivent laisser une place à la vape dans l’arrêt du tabac non médicalisé, mais surtout intégrer la vape comme un moyen agréable de prendre une substitution nicotinique orale. Le tabacologue gardera souvent les patchs nicotiniques, voire de la Varenicline en plus de la vape chez les plus dépendants. À côté de son rôle pharmacologique, la vape apporte une gestuelle qui pourrait être utile pour gérer les situations à haut risque d’allumer une cigarette durant l’arrêt ou l’année qui suit (la pause cigarette avec des collègues est plus simple avec son e-cigarette). L’e-cigarette agit ainsi sur la dépendance pharmacologique et la dépendance comportementale à la cigarette.